À partir des expositions universelles, l'artiste visuel Ives Maes crée une image des grandes attentes d'avenir, parfois comblées, mais souvent inassouvies. Cela fait de Cosmorama un voyage fascinant, allant du Londres du 19e siècle au Shanghai contemporain.
Ives Maes parcourt le monde à la recherche des traces des expositions universelles. Il immortalise les vestiges architecturaux de ces événements fugaces et leurs sites. Ces photos révèlent un contraste ironique entre les visions utopiques d’avenir et la réalité urbaine actuelle.
Les expositions universelles ont souvent ouvert la voie à des collections muséales. Certains édifices, parfois les seules constructions permanentes sur le site occupé par l’exposition, abritent aujourd'hui des musées renommés. Bien que le KMSKA ne soit pas une relique d'une exposition universelle, son histoire y est intimement liée. En 1885, lors de la première exposition universelle belge tenue à Anvers, le KMSKA, situé au milieu du site d'exposition, était alors en cours de construction. Lors de l’exposition de 1894, au rez-de-chaussée, les visiteurs pouvaient venir y admirer des poissons tropicaux. L'étage supérieur était déjà entièrement occupé par les beaux-arts.
Ives Maes affirme que les expositions universelles sont nées avec l'invention de la photographie. Grâce au média vérité, les organisateurs ont pu apporter la preuve de leurs pavillons temporaires.
Les images de Maes, inquiétantes, commencent par la première exposition universelle organisée à Londres en 1851 et se terminent à Milan en 2015. Ce sont des afterimages, des reliquats de rêves fugaces. Car un grand nombre de ces édifices étaient destinés à disparaître. Souvent, ils sont restés, tels des ruines oubliées. Certains, construits pour durer, ont survécu aux guerres, tremblements de terre et pandémies. Dubaï Expo 2021-22 nous a laissé l'énigmatique Musée du futur. Est-ce une autre vision fugace? Ou d’un regard universelle sur le monde?
Ives Maes est chercheur artistique à la KASK School of Arts de Gand et au Hogent Arts Research Fund.
- Tarif : gratuit avec billet d’entrée du musée, sans réservation
Ives Maes